Interview avec Elie Guillou, Chanteur Public
par Amandine Bergère (eK)
Elie Guillou a rejoint ethnomusiKa à l’occasion du festival “A corps et voix”. Il était notre homme à tout faire. Rayonnant et chantonnant, l’âme toujours solidement arrimée à l’être, il traversait la capitale pour accompagner les artistes perdus et circonvenait les automates de La Poste afin de faire de la monnaie pour la caisse… Au détour d’un réseau social, nous l’avons ensuite découvert poète, gentil organisateur d’attentats culturels dans les laveries automatiques de France et de Navarre et… Chanteur Public! Extraits choisis d’un entretien avec cet aménageur de zones intersticielles d’expressions poétiques.
eK : Qu’est-ce qui t’a amené à ethnomusiKa ?
Elie Guillou : La poésie ! Je suis venu assister à une rencontre avec la poétesse Syrienne Maram Al Masri et j’ai découvert l’ensemble des activités de l’association. Je suis un grand auditeur de musique traditionnelles des 4 coins du monde et j’ai rencontré des gens qui partageaient cet intérêt. Je suis devenu bénévole pour le festival que l’association a organisé en juin dernier et l’aventure a achevé de me convaincre !
eK : Kurdistan, Paris-Brest ou encore “Lavomatic Tour” dans plusieurs villes de France et de Belgique… comment conçois-tu ces voyages ?
Elie Guillou : Ils sont liés à une certaine idée que je me fais de l’artiste dans la société. J’appelle ça chanteur public. C’est une attitude globale, dont la devise est : “Descendre de scène pour monter dans le monde”. Dans le Paris-Brest, j’allais à la rencontre du public en marchant de village en village. Dans le Lavomatic Tour, j’invite des gens à s’exprimer en lavant leur linge ensemble. Lors des voyages au Kurdistan, je vais rencontrer des chanteurs traditionnels pour tenter de comprendre comment le chant contribue à l’équilibre dans d’autres sociétés. Ce qui réunit tout ça, c’est une volonté d’ouverture et de sens. J’essaie, autant que possible, de ne pas produire que du divertissement. Exploiter les différentes fonctions du chant, c’est ce que je cherche.
eK : Et avec tout ça, comment est-ce que tu gagnes ta vie ?
Elie Guillou : Il y a deux sources de revenus principales : les concerts et les chansons sur mesure. Dans mes spectacles, je défends une vision artistique globale sous la forme d’un divertissement et dans les chanson sur mesure, je me mets au service de l’autre et je sacrifie tous les canons du divertissement pour tenter d’être à la hauteur de la fonction que l’on m’a demandé de remplir : endormir un enfant, fédérer une équipe de foot, accompagner un deuil, déclarer un amour etc.
eK : Tu nous livres un petit extrait de ton univers poétique ?
Elie Guillou : Un extrait d’une berceuse d’après-midi qui définit bien le rapport entre le chanteur et son sujet :
Le soleil est sur la mer
La mer est sur la fenêtre
Son reflet dans tes yeux clairs
Je commence à apparaître
La lumière vient
Je vois mes yeux dans les tiens
La lumière c’est le lien
Le 15 février prochain, de 15h30 à 22h30, ethnomusiKa LIVE donne carte blanche à Elie Guillou. Venez participer son atelier – tout à fait inédit – d’écriture de chanson sur mesure, puis à la scène ouverte chanson qu’il animera, à la Maison Ouverte de Montreuil, 17 rue Hoche, métro Mairie de Montreuil (ligne 9). Et, bien sûr, retrouvez toutes les explorations poétiques d’Elie Guillou sur son site.
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